L'utopie communautaire originelle

« La communauté universitaire dans la ville »

« Il manquait surtout, en ce temps-là, un logement où l’individu qui ne veut pas être embrigadé, qui désire poursuivre sa recherche originale, puisse cependant vivre dans une petite communauté faite à sa mesure. Et il fallait que la société décharge ces communautés des soucis matériels qui risqueraient de les écraser, et en même temps aménage leur contact avec l’extérieur, la ville, le monde, afin qu’elles ne risquent pas de se replier sur elles-mêmes. »

Jean-Aimé Baumann 

 

« Le module de base fut donc l'équipe de 8 étudiants (…). Il était prévu que s’y réuniraient selon leurs possibilités financières propres, et autour d’un ‘ancien’, ceux que leurs caractères et leurs existences pousseraient à s’assembler, sans distinction de race, religion, langue, nationalité ou faculté. »

« Cette équipe devait être le cadre où puisse s’établir un équilibre individuel au sein d’une collectivité mesurée. » 

Jean-Aimé Baumann 

« Mais il fallait mettre cette équipe en contact avec d’autres, de la même maison ou du dehors, voire d’autres parties de la société, hors même de l’Université. C’est pourquoi 4 équipes formèrent un ‘groupe’, dirigé par un chef de groupe. Outre son petit logement personnel, celui-ci devait disposer d’une salle de réunions de groupe. On pensait ainsi qu’aucun ‘jeune’ ne manquerait jamais du conseil d’un camarade plus expérimenté dans la vie, s’il le désirait ; et ce camarade devait aussi traduire en termes plus amicaux les termes des règlements ou de la discipline sans laquelle il n’y a pas de vraie étude. »

« Il fallait à un tel ensemble son restaurant, la possibilité pour tous de faire rapidement sur place quelques achats indispensables, quelques salles de réunions et de jeux, des terrains de sport, un dortoir pour les cas urgents et provisoires ou pour les sociétés d’étudiants de passage, et enfin un centre culturel. On les lui fournit. (…) On a désiré que ces locaux communs soient le lieu de rencontre pour beaucoup d’étudiants – et aussi ceux qui logent ailleurs – avec beaucoup d’enseignants et d’amis extérieurs, afin de favoriser la création de ce qu’on peut appeler la ‘communauté universitaire dans la ville.’ »

Un cocon très/trop douillet

« Il est curieux que 13 étudiants seulement regrettent de n’avoir pu pénétrer le milieu suisse. Est-ce parce que la cité leur offrait une compensation suffisante ? Le fait est que près de 60% des résidents s’y sont faits des amis solides et 87.5% des amis tout court. Parfois même un mari ou une femme. »

Rémy Wyler