Création du B.A.R Bureau de l'Assemblée des Résidents
L’année 1966 est définitivement celle de la révolte. L’utopie a fait long feu.
Contrairement aux ambitions communautaires du Professeur Baumann symbolisées dans l’emblème des alvéoles d’une ruche, à partir desquelles fut élaboré le système d’équipes et de chef-fes de groupe, « les résidents se réunirent en assemblée générale, votèrent les statuts de leur association, s’organisèrent dans un esprit centralisateur par-dessus les équipes et les groupes. » Cette prise soudaine de responsabilité conduit à une aporie : « Allait-on vivre entre deux conceptions opposées ? Fallait-il, devant l’initiative des résidents, abandonner les notions fédératives qui avaient présidé jusqu’à l’établissement des plans d’architecture de la Cité ? Ou bien pouvait-on tenter de concilier les deux conceptions ? »
Ce n’est qu’au bout de deux ans de tâtonnements qu’une solution voit le jour : élu par l’ensemble des locataires, par étage, le Bureau de l’Assemblée des Résidents (BAR) rassemble douze membres reflétant bien les douze groupes. Qu’en est-il, alors, des douze chef-es de groupe auparavant désigné-es par la direction ?
« Fallait-il maintenir en parallèle douze ‘maires’ élus par le bas et douze ‘préfets’ désignés par le haut ? »
Raymond Racine, président du Conseil de Fondation
La réponse fut négative. Une seule personne synthétisa les deux exigences : élue par ses pairs pour les représenter, porte-parole de la direction auprès des résidents et responsable d’un cahier des charges des différentes commissions liées à l’association (admissions, publications, restaurant, sports, fêtes). Cela devint la nouvelle originalité de la Cité, même si « cette doctrine n’avait pas encore trouvé son nom… » quelques années plus tard.
En 2006, à leur demande, le contrat des représentant-es des résident-es sera modifié, ceux-ci et celles-ci devenant « des coordinateurs d’étages et non plus des chefs d’étages ». Puis, dès le 1er octobre 2007, les responsabilités matérielles qui avaient été formalisées par leurs contrats (états des lieux, mises à disposition des fers/ tables à repasser, aspirateurs, etc.) furent transférées aux services opérationnels de la Cité. Les représentante-s conservèrent leurs prérogatives d'animation socio-culturelle au bénéfice d'une indemnisation forfaitaire.
« Je note une amélioration des rapports CG-résidents depuis que les CG sont élus par les résidents. »
Une Italienne
« Les rares qui se plaignent appartiennent à des groupes dont les chefs ont négligé leur tâche avant de démissionner par surcroît de travail. »
Rémy Wyler