L'utopie communautaire originelle

Des relations solides au sein de la Cité

Dans les premiers temps, la Cité a semblé traduire cette utopie primitive en expérience réussie. L’apprentissage de la vie communautaire, doublé d’une cohabitation internationale, ravit les locataires. 

La multiplication des lieux communs, « creuset d’expériences humaines » selon un Français, favorise les échanges, les prises de responsabilité et les amitiés, dans un esprit de liberté et de confiance. « Les possibilités de contacts sont l’élément le plus apprécié de la Cité, preuve que l’on discute beaucoup dans les chambres et que les échanges d’idées sont multiples » relève le directeur Wyler dans son rapport d’enquête auprès des ancien-es résident-es de la Cité. 

« Il est révélateur que dans 56 cas sur 64 la Cité universitaire a été un foyer de rencontre où se sont nouées des amitiés solides », note-t-il également. « J’ai trouvé un de mes meilleurs amis dans mon voisinage qui m’a aidé énormément dans la préparation de mes examens à l’Ecole d’Interprète », s’enthousiasme un Japonais. Et M. Wyler de conclure joyeusement : « les réponses à la question 267 indiquent déjà que 32 des résidents ont trouvé leur(s) meilleur(s) ami(s) à la Cité. ‘Oui et…un fiancé’ ajoute une résidente d’une plume timide. »

« La découverte d’autrui par le dialogue, n’est-ce pas la meilleure façon de construire sa personnalité ? 75% des résidents l’affirment en plaçant les contacts personnels en tête de liste de leur intérêt majeur à la Cité. Il faut s’en réjouir. »

Rémy Wyler

1968, Nadia, étudiante vaudoise

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« Les étudiants n’ont pas tellement le temps de cuisiner (…) Quand on a un restaurant juste à disposition, cela ne vaut pas la peine. Les Vietnamiens aiment beaucoup utiliser la cuisine parce qu’ils n’aiment pas tellement la nourriture ici. Ils ne sont pas habitués, et alors ils font toujours pour des groupes entiers des repas, et naturellement ils le font selon la mode de leur pays. »

Nadia, étudiante vaudoise, 1968

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Un café turc…
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« Si le cadre est adéquat, on s’aperçoit que, paradoxalement, les tensions du monde s’y ressentent moins vivement qu’ailleurs. Lors de la ‘guerre des six jours’, les blocs arabe et israélien de la Cité, rapidement formés, se sont regardés comme des chiens de faïence. Mais peu après, les rapports normaux entre résidents ont repris comme avant. Cela n’empêche pas de refaire le monde avec passion, en petits groupes, jusqu’à 4h du matin. »

Rémy Wyler