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2013 : l'individuel finalement

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Bâtiment D Cité Universitaire

Le glissement vers la formule individuelle se produit avec le concours d’architecture lancé par la Fondation en 2009 pour le bâtiment D, prévoyant trois types de logements pour 300 étudiant-es : chambres individuelles avec salles de douche privatives, studios pour individuel-es ou couples et appartements spacieux avec terrasse privative pour colocations et familles jusqu’à six personnes.

Comme un lien ténu avec l'utopie fondatrice originelle, le mandat prévoit de « valoriser le concept même de Cité universitaire », de « privilégier la rencontre et l’échange par la création de lieux accueillants, lumineux, aérés » : mission remplie par le projet vainqueur camp nou de FREI REZAKHANLOU SA dont est loué « l’idéal collectif très présent ». Même si le besoin ne s’en fait pas forcément cruellement sentir . Un PV de l’Assemblée Générale des Résidents de mars 2010 recensant les activités du BARC note le peu de demande de salle pour le billard, aucun emprunt pour les jeux et distractions (échecs, belote, etc.), quelques utilisations du labo-photo, notamment grâce à un partenariat avec les activités culturelles de l’UNIGE et 7 fêtes organisées durant l’année (5 fêtes de résidents, 1 repas de Noël et 1 repas de Nouvel An).

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Podcasts et natel : chacun dans son monde

À la laverie de Champel, au pied du bâtiment B, « on lance sa machine, on remonte dans son appartement étudiant et on revient 40 minutes plus tard. On se croise mais on discute peu. ‘Personne n'a vraiment envie de parler, il fait chaud et la lessive n'est pas une tâche très fun!’ raconte Anmol, 23 ans, originaire d'Inde.
Chacun est alors un peu dans son monde. L'œil rivé sur le natel, comme Difei, 24 ans, étudiant en économie, en pleine partie d'un jeu de guerre. ‘Je ne suis pas habitué à de tels lieux. En Chine, je lavais mon linge à la main et surtout pas dans des endroits publics !’ Ou le casque vissé sur les oreilles, comme Ciro, futur pharmacien de 24 ans. ‘J'écoute des podcasts de cours de cuisine, ça rentabilise le temps passé ici!’ sourit-il. La recette du jour ? ‘Brasato au vin rouge’. » 

Aurélie Toninato, Tribune de Genève, 18.07.2017

Heureusement, il y a le foot !

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Africa cup © Martin H | Flickr

Finale de la CAN 2008, Egypte-Cameroun : « Silence de plomb dans la petite salle de télévision où sont agglutinées une quarantaine de personnes, essentiellement des étudiants camerounais, garçons et filles. L’homme qui a pris la parole s'appelle Ousman. Il est étudiant originaire du Bénin. Lorsqu'il est arrivé sur le coup de 18 heures, la meilleure place lui a été cédée : face à l'écran, au premier rang. Brice Mousong, étudiant camerounais en économie, explique : ‘L'arbitre est Béninois, le match est retransmis par la télé béninoise. Ce sont des signes. On est donc allés chercher un sorcier béninois.’ Septante-sixième minute: le Zidan en question presse Song, tacle la balle et la transmet à Abou Treika qui marque. Les Camerounais de Genève sont abattus. Ousman se lève, marche un peu, touche le drapeau camerounais déployé sous l'écran, se rassoit, annonce : ‘Le match n'est pas fini.’ » Les vieux Lions seront battus 0-1. 

« La présence d'étudiants étrangers chez nous est un investissement dans les réseaux d'amitié du pays. Et nous devons soigner les conditions d'accueil des étudiants étrangers. La Chine construit des campus plus accueillants que la Cité universitaire de Genève... »

André Hurst